
L'HOMME ET SON CHIEN
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LA CORRIDA N' ATTIRE PLUS : TANT MIEUX ! Il faut en finir avec ces spectacles d'un autre âge
L'OBS LE PLUS
Par Claire Starozinski

Le public déserte les corridas. C'est le constat fait
dans de nombreuses villes organisant ce type de
manifestations. Comment interpréter cette
désaffection ? Faut-il s'en émouvoir ?
Claire Starozinski, présidente de l'Alliance
anti-corrida, se réjouit de cette tendance.
Nouveaux signes d'un déclin entamé en 2008 : des corridas disparaissent, d'autres manquent de spectateurs et ne subsistent que
grâce aux fonds publics. On ne peut que se réjouir de voir la raison l'emporter dans certaines communes comme Le Grau du Roi, où le
nouveau maire a entendu les arguments de l’Alliance Anticorrida et a renoncé à organiser ces spectacles barbares dans la station
balnéaire du Gard.
À Cazaubon (Gers) la municipalité, qui a longtemps soutenu l'activité tauromachique, refuse de voter une aide financière pour combler
un déficit de plus de 7.000 euros.
Des corridas sans spectateurs
D'autres villes dites « taurines» ont parfois du mal à faire le plein. « On pourrait vendre plus mais il n'y a pas la demande » reconnaît
Simon Casas, délégataire des arènes de Nîmes, à propos de la très médiatique feria de mai. Et celle des vendanges n'a pas effacé la
déception du Printemps.
Les gradins nîmois n’ont été que très moyennement garnis (environ 40.000 spectateurs en six jours) et « Les arènes ont connu
plusieurs entrées faibles ».
Également directeur de plusieurs arènes d’Espagne, Simon Casas va plus loin en déclarant, au cours d’une réunion de l’Association
des organisateurs de spectacles taurins :
« Aujourd'hui nous sommes unis dans le négatif, nous sommes très près de la faillite. Nous ne pouvons plus assumer les frais.
Depuis cinq ans nous sommes tous déficitaires. Nous ne pouvons plus supporter une TVA à 21 % ! »
La tendance inquiète suffisamment la Coordination des clubs taurins nîmois pour qu'elle tente de l'inverser en mobilisant l'aficiòn. Son
président, Joe Gabourdès, estime que « nous sommes à un moment charnière pour la tauromachie, en raison de la pression des
anticorrida, d'une baisse générale de la fréquentation des arènes (8.000 spectateurs en moins aux vendanges à Nîmes), des effectifs
moindres dans les écoles taurines…»
À Béziers, on constate en une baisse de 6 % dans la vente de billets pour les corridas d’août et Robert Margé, délégataire des arènes,
qui s'efforce malgré tout d'afficher une inébranlable confiance, est forcé d’admettre : « Les organisateurs souffrent. Bayonne a
enregistré seulement 8 000 entrées payantes pour deux corridas »
Des bides réjouissants
Sur le site taurin www.torofiesta.com, Paul Herménegilde se fait l’écho du désastre :
« Ces derniers jours, les cris d’alarme se sont multipliés, et le constat est clair, si rien n’est fait pour redresser la barre, la corrida
court à sa perte. On est donc sur un problème économique et structurel de première importance, j’allais dire de première urgence »
En une décennie, quinze villes ont renoncé à organiser des corridas. L’Alliance Anticorrida en a dressé la carte.
Ces demi-succès, vrais bides et pertes consécutives ne sauraient nous chagriner. On peut d’ailleurs espérer que les pouvoirs publics
vont enfin prendre conscience d'un changement d'époque et cesser de s'acharner à pérenniser, à coups de subventions, ces
spectacles d’un autre âge qui font, manifestement, de moins en moins recette…